Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/127

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au mois de novembre; et comme il aura dix-huit ans avoir des petits, et puis le renvoyer; mais ne vous amusez point à Mlle d’Or***. [1] c’est un lanternier que son père, dont le style et la mauvaise volonté me mettent en colère. Il semble[2] que l’air et la vie de Grignan devroient redonner la santé à Monsieur le chevalier : il est entouré de la meilleure compagnie qu’il puisse souhaiter, sans être interrompu de ces cruelles visites, de ces paquets de chenilles, qui lui donnoient la goutte ; point de froid, une bise qui prend le nom d’air natal pour ne le point effrayer : enfin je ne comprends pas l’opiniâtreté et la noirceur de ses vapeurs, de tenir contre tant de bonnes choses : cependant il les a, cela n’est que trop vrai[3]. Je suis ravie que Pauline lui plaise ; je suis bien assurée qu’elle me plaira aussi ; il y a de l’assaisonnement dans son visage et dans ses jolis yeux : ah ! qu’ils sont jolis je les vois[4] Et son humeur ? Je parie qu’elle est corrigée ; il a suffi pour cela de votre douceur pour elle, et de l’envie qu’elle a de vous plaire ; mais de prétendre que cette enfant fût parfaite au sortir d’Aubenas, cela faisoit rire ; je l’embrasse tendrement.

Je pleure que les pattes de Monsieur de Carcassonne soient recroisées[5] : « Eh! mon cher beau seigneur, encore un petit effort, ne les recroisez pas sitôt, achevez votre ouvrage. Voyez Monsieur d’Arles[6], comme il est grand,

  1. 11. Mlle d’Oraison. Voyez la lettre du 24 janvier précédent tome VIII,. p. 428 et la note 18.
  2. 12. «  IL me semble. » (Édition de 1754.)
  3. 13. Cependant il n’est que trop vrai qu’il en est tourmenté. » (Ibidem.)
  4. 14. La fin de l’alinéa, à partir d’ici, manque encore dans l’édition de 1737.
  5. 15. Voyez la lettre du 19 juin précédent, p. 86.
  6. 16. « Voyez celui de Monsieur d’Arles. (Édition de 1754.)