Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/132

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strueuse pensée, que je suis à mille-lieues de la concevoir : dites-m’en la suite ; mais[1] ne s’évanouira-t-elle point, comme celle du mariage[2] Pour moi, je ne pense point[3]10 qu’il y ait un homme assez hardi pour songer à acheter cette terre ; mais je ne finirois point ; je veux seulement vous dire encore un mot de la dispute qui est entre vous. II me paroit que vous êtes avec une douzaine de comtesses de Fiesque : vous savez qu’elle ne comptoit pour rien les petites terres où il ne vient que du blé, et croyoit avoir fait une affaire admirable de l’avoir vilement donnée pour avoir des miroirs d’argent et autres marchandises. Messieurs de la Balustrade[4] voilà comme vous êtes; cette comparaison décide, et je n’emploierai pas ma raison simple et droite à vous persuader que de l’or vaut mieux que du vif-argent, et que Mme Sarson, bonne fermière, est plus solide qu’un papillon. Je ne puis laisser ma lettre à un plus bel endroit. Je vais voir les bons Chaulnes.

M. de Pommereuil sort d’ici : il m’a si bien instruite

    plique dans la lettre du 28 décembre suivant. (Note de l’édition de 1818.

  1. 8. Le mot mais n’est pas dans l’édition de 1754.
  2. 9. On a déjà vu que le mariage de M. de la Garde ne s’étoit point fait. Mme de Sévigné espère qu’il en sera de même de la vente du marquisat de la Garde, qui réellement ne fut point vendu. Cette terre appartient aujourd’hui à Mlle de Castellane, petite-fille de Pauline de Grignan, marquise de Simiane, qui fut légataire universelle de M. de la Garde (son oncle à la mode de Bretagne), mort en 1718. (Note de Perrin, 174.) Elle a depuis été vendue au sieur Hugues, riche négociant de Marseille, qui en prit le nom. Sa fille a épousé le comte Maurice de Caraman. MM. Hugues de la Garde ont vendu cette belle propriété, et le château a été rasé. (Note de l’édition de 1818.)
  3. . « Je ne crois point. » (Édition de 1754.)
  4. 11. Messieurs de la Balustrade désigne sans doute les prélats qui faisaient élever sur de grands dessins des bâtiments qui ne s’achevaient pas.