Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/192

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d’une pleine victoire sur la mer depuis la bataille d’Actium et que tous les combats s’y passent en coups de canon, en dissipation de vaisseaux que l’on croit avoir coulés à fond et qui se retrouvent au bout d’un mois : cela nous parut assez vrai. Mais que dites-vous de ce commandement de Bretagne qui doit contenter le maréchal d’Estrées, et dont on ôte la petite circonstance de tenir les états, qui sont réservés pour M. de Lavardin ? Il[1] falloit bien lui donner cette contenance, parce qu’il est juste que tout le monde vive. Vous croyez bien que M. de Lavardin ne nous sera point contraire, si nous avons la députation. Je comprends que Madame la maréchale[2]37 se soucie peu de toutes ces bagatelles, pourvu qu’elle soit àMarly et à Trianon. Adieu donc, ma très-aimable : je suis persuadée que vous régalerez fort bien[3] notre bon duc à son retour[4]. Je pleure le pape, je pleure le Comtat d’Avignon : Dieu l’a donné, Dieu l'a ôté40. C’est le mot bien connu du Livre de Job, chapitre 1, verset 21. Mille amitiés à ce qui est auprès de vous : je crois deux Grignans à Balaruc. Bon Dieu ! quelle translation de Mme de Noailles à Perpignan[5]  ! le moyen de la représenter hors de Versailles, et sans être grosse ?[6]

  1. 36. Cette phrase et la suivante manquent encore dans l’édition de 1737.
  2. 37. La maréchale d’Estrées.
  3. 38. «  Que vous régalerez bien. » (Édition de 1754.)
  4. 39. « A son retour de Rome. » (Ibidem.) Le duc de Chaulnes s’arrêta deux fois à Grignan lorsqu’il alla à Rome et lorsqu’il en revint. Voyez la Notice, p. 286, 287 et 2O3. -La lettre finit ici dans l’édition de 1737.
  5. 41. Le duc de Noailles était gouverneur du Roussillon et de la ville de Perpignan ; il commandait alors l’armée de Catalogne.
  6. 42. Voyez tome VIII, p. 517 et 518.