étendu. Si j’étois digne de demander à Dieu cette grâce, je le ferois de tout mon coeur.
Vous me parlez de M. de Beauvilliers et de l’abbé de Fénelon[1], et de la perfection de tous ces choix[2], comme je vous en ai déjà parlé : ils sont divins. J’en ai fait mes compliments sincères à Monsieur le chevalier. M. de Beauvilliers est bien digne d’être son ami[3].
Je vous ai mandé comme on négocie pour le retour du parlement[4]. Mon fils est allé faire un tour à Rennes pour voir le fils de M. de Pommereuil[5] qui est arrivé d’Alençon, dont il est intendant ; il a sa belle femme avec lui : elle brùleroit Rennes[6], si elle y étoit plus de quatre jours. Nos dames ont été ici trois jours après le départ infidèle et perfide de M. de Revel ; sérieusement cela ne fit point de plaisir, quoiqu’on dise qu’on ne s’en soucie point. Nous avons aujourd’hui un temps affreux, il semble que l’hiver veuille déjà commencer. Je songe pour me sécher à votre beau soleil d’Avignon : ah, mon Dieu ! ne parlons point de cela; ce sera ce duc qui vous ôtera ce beau Comtat ; il falloit bien le gronder :je n’ose penser au bien qui vous en revenoit, ni à ce que vous ferez sans ce secours. Conservez-vous, ma chère enfant ; donnez-moi l’espérance de vous revoir en bonne santé ;
- ↑ 20. « Et de M. de Fénelon. » (Édition de 1754.)
- ↑ .21. Ils avaient été nommés, comme nous l’avons dit (ci-dessus, p. 170, note 9), le 16 août, pour entrer en fonctions le Ier septembre. Le duc de Beauvilliers et Fénelon prêtèrent serment le 29 août entre les mains du Roi.
- ↑ 22. La lettre finit ici dans l’édition de 1737.
- ↑ 23. Voyez la fin de la lettre précédente, p. 196.
- ↑ 24- Jean-Baptiste de Pommereuil, marquis de Ryceis, maître des requêtes, avait épousé le 18 décembre 1682 Marie-Michelle Bernard, fille d’un maitre des comptes.
- ↑ 25. Allusion au mot que Tréville avait dit de Mlle de Sévigné !voyez plus haut, p. 124, la lettre du 20 juillet.
