Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/235

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un cheval marin[1] qui rue et fait cent folies. Je nommerai aussi la Faluère[2], dont tout le monde est content au dernier point. Adieu, mon enfant : je vous embrasse avec une tendresse infinie.

1219. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A DU PLESSIS.

° Aux Rochers, dimanche 25è septembre.

Vraiment voici bien une autre affaire que notre chimère : ce n’en est plus une, à ce que je vois, que le bon et agréable mariage que vous avez fait. On me l’avoit mandé en l’air, mais je ne voulois pas le croire que vous ne me l’eussiez mandé. Je me doutois bien, mon cher Monsieur, qu’un homme de votre âge, de votre humeur, si propre à la société et à rendre une femme heureuse, ne demeureroit point dans un triste célibat. Cependant si notre chimère étoit sortie tout entière[3], elle vous auroit occupé. Mais la Providence, notre chère Providence que nous aimons tant (car ne l: ’aimez-vous pas toujours?) a si bien disposé et rangé toutes choses, qu’il y aura place pour tout. Vous n’avez pas tout à fait perdu les espérances de ce côté-là (je n’en sais pas davantage), et vous avez toujours Mme de Vins qui vous souhaite comment vous démêlerez-vous de tout cela ? Il me paroit que présentement vous êtes occupé de cette nouvelle épouse. En ne me disant rien, vous m’en dites beaucoup : de la naissance, de l’esprit, du bon esprit, capable

  1. 39. Jeu de mots sur le nom de Marin, premier président du parlement d’Aix. Voyez tome III, p. 364.
  2. 40. Premier président du parlement de Bretagne il avait succédé à Pontchartrain.
  3. LETTRE 1219. --. 1. Voyez ci-dessus, p. 98 et 212.