Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je ne le lirai seulement pas ; et en un mot, ma belle, il faut, ou venir, ou renoncer à mon amitié, à celle de Mme de Chaulnes et à celle de Mme de Lavardin :nous ne voulons point d’une amie qui veut vieillir et mourir par sa faute ; il y a de la misère et de la pauvreté à votre conduite : il faut venir dès qu’il fera beau.

1224- DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 9è octobre.

Point[1] de vos lettres, ma fille : je suis toute triste quand ce plaisir me manque ; j’en aurai demain deux à la fois ; il faut que je m’accoutume à ce chagrin, puisque la plainte est inutile. Je suis seule ici : mon fils est à Rennes, pour voir le maréchal d’Estrées ; ma belle-fille, pour voir sa mère. J’aurai demain une femme de Vitré que j’aime assez ; vous l’avez vue une fois à Paris ; elle est très-raisonnable ; ainsi je ne serai pas tout à fait seule. M. de Pommereuil a donné au maréchal d’Estrées la lettre de M. le duc de Chaulnes. Mme de Chaulnes a parlé deux fois tout de son mieux à M. de Croissi ; l’abbé Têtu fait valoir les paroles et le souvenir de cette duchesse auprès du ministre[2] : après cela, ma fille, si nous n’avons notre députation[3], je dirai que c’est que M. de Chaulnes est à Rome ; que M. de Lavardin n’a point tenu les états ; que

  1. --LETTRE 1224. -- Cette première phrase manque tout entière dans L’édition de 1737.
  2. 2. Ce membre de phrase « l’abbé Têtu, etc., » manque encore dans l’édition de 1737.
  3. 3. « Si après cela nous n’avons notre députation. » (Édition de I754.)