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1689
que la Bretagne est en faveur cette année. Dieu nous envoie un voyage de Rome à point nommé on n’ose nommer autre chose au Roi que Rome[1], toujours Rome ; que voulez-vous qu’on fasse ? c’est un arrangement de la Providence ; c’est un cruel voyage pour nous, également mauvais pour mon fils et pour ma fille. Voici, ma chère enfant, qui est un peu long et ennuyeux, je le sens ; mais il est dangereux de me mettre en train de parler. Encore un mot[2] Coulanges vous[3] auroit pu dire que ce duc n’a que trop fait ses preuves de bon ami à ses propres dépens, et à l’égard des Coetlogons et de Mme de Guénégaud. Je suis fort bien avec toute cette famille de Coetlogon. Je ne sais si Mejusseaume[4] me voudra étrangler volontairement, mais son frère le comte, sa sœur la religieuse, son neveu l’évéque, et le gouverneur de Rennes, me font mille honnêtetés, et même trop, car la marquise
- ↑ 19. « On n’ose parler d’autre chose au Roi que de Rome. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 20. Tout ce qui suit, jusqu’à : « Ce duc ne vous a-t-il point écrit de Rome ? » ne se lit que dans notre manuscrit.
- ↑ 21. Dans notre manuscrit, sans doute par erreur, on lit ici, et douze lignes plus bas, nous, au lieu de vous.
- ↑ 22. Dans notre manuscrit ce nom est écrit Menisseaume. -- Saint-Simon, tome XVI, p. 289, parle d’un Coetlogon Mejusseaume, syndic des états de Bretagne, qui fut exilé par une lettre de cachet en 1718 ; c’était probablement, de même que celui dont parle ici Mme de Sévigné, Gui, qui fut doyen des conseillers du parlement de Rennes ; il était fils puîné de Louis vicomte de Mejusseaume ; oncle de René-Hyacinthe, le marquis, le gouverneur de Rennes, et de Louis-Marcel, évêque de Saint-Brieuc (1684 à 1705), puis de Tournay (1708 à 1707); frère de Louis vicomte de Loyat (qui porta peut-être comme son petit-fils le titre de comte de Coetlogon), et d’Alain-Emmanuel chevalier de Coetlogon, chef d’escadre le Ier novembre suivant, fait maréchal quelques jours avant sa mort (1730). -- Nous ne trouvons dans l’article de la Chênaye des Bois aucune mention d’une sœur religieuse de Gui. La marquise de Coetlogon, sœur du gouverneur de Rennes, était Péronelle-Angélique de la ̃Vîlleléon, mariée en 1664.