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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/354

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jesté, Monseigneur et Monsieur[1]ont envoyé tous leurs meubles d’argent à la Monnôie[2] ; cela fait beaucoup de millions, et redonnera de l’espèce, qui manquoit. Vous calculez-donc votre désordre[3], ma fille, et vous tournez votre thème en plusieurs façons : c’est un coin du bon esprit du pauvre bien Bon[4] il est toujours bien mieux de savoir ce que l’on fait, que de vivre en aveugle et en sourd, et en muet. A propos de sourd, je vous prie que Monsieur le chevalier craigne autant que moi cette sorte de mal de famille[5]. A propos encore de famille, M. de Lamoignon a la survivance de la charge de M. dé Nesmond[6] : c’est celle de feu Monsieur le premier président ; c’est le Roi qui a fait ce miracle ; car Guillaume croyoit que le mot de survivance le feroit mourir. Je suis ravie que notre aimable voisin[7]ait enfin retrouvé cette place, et ne meure pas dans la sienne.

Votre enfant est dans un étrange lieu, Keiserslau-

    seront acquises selon les différents âges avec accroissement de l’intérêt des mourants au profit des survivants. Il y a quatorze classes…… On recevra l’argent jusqu’à la fin du mois d’avril. » i La première tontine, dit M. Henri Martin (tome XIV, p. 120), ou association de rentiers héritant les uns des autres jusqu’à la mort du dernier des associés, avait été créée sous Mazarin par l’Italien Tonti. Depuis on ne l’avait pas renouvelée.

  1. 27. « Sa Majesté, Monsieur le Dauphin et Monsieur. » (Édition de 1754.)
  2. 28. Voyez sur la fonte de l’argenterie du Roi une note curieuse des éditeurs du Journal de Dangeau, tome III, p. 33.
  3. 29. « Vous calculez dans votre désordre. » (Édition de 1754.)
  4. 3»0. « De notre pauvre bon abbé.  » (Édition de 1737.) `
  5. 31. Mme de Rochebonne, sœur de MM. de Grignan, était très-sourde. Voyez tome V, p. 342, et tome VI, p. 7, note 10.
  6. 32. Voyez le Journal de Dangeau, au 4 décembre 1689.
  7. 33. « Que notre voisin. » (Édition de 1754.) --Chrétien-François de Lamoignon, fils de Guillaume de Lamoignon, premier président au parlement de Paris, étoit alors avocat général, et fut ensuite président à mortier au parlement de Paris. (Note de Perrin, 1754.)