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1690 1
pour m’amuser et m’empêcher de voir la petitesse de votre lettre. Je -trouve ces vers fort jolis, fort galants, sur un sujet nouveau mon fils est tout à fait de cet avis; nous en enverrons une copie à notre ami Guébriao, qui en sera charmé; il l’a été de votre Cour eC amour* Encore un mot de nos lectures: nous lûmes hier le onzième livre du premier tome de la Perpétuité de la Foi de M. Arnauld5. Il répond à quelques injures et accusations du ministre Claude bon Dieu! quelle justesse de raisonnement quelle harmonie! comme cela étrangle son homme à tout moment nous pensions à vous, trouvant que vous seriez transportée, que ce livre étoit digne de vous, et ce fut son éloge.
Je vous mandai la dernière fois la vue que j’avois pour vous tirer de l’oppression où vous êtes’ c’est une pensée qui doit vous être naturelle, et dont vous ferez l’usage que vous trouverez à propos vous savez si je me ferai prier, quand vous aurez besoin de ma signature. Notre marquis doit être à Paris du dimanche %ie. On me mande qu’il sera surpris de trouver en arrivant un ordre de Provence pour vous aller trouver; mais j’ai assez bonne opinion de lui, pour croire qu’il sera fort aise de vous aller voir; et quand cela ne seroit pas tout à fait, et que dixhuit ans lui donneroient quelque regret à carême-prenant, je ne laisserois point par cette même raison de dixhuit ans de. trouver fort à propos qu’il aille un peu instruire sa belle jeunesse dans le milieu de sa famille il est dans une place où il n’est plus permis d’être en4. Voyez les lettres du t3 novembre 1689 et du 4’ janvier 1690, ci-dessus, p. 3o8 et p. 38r.
5. Le premier tome avait paru en 166g le second en 1673, le troisième en 1676. Le véritable auteur de la Perpétuité de la Foi est Nicole; Aruauld n’eut à cet ouvrage qu’une trèà-petite part. Voyez le Port-Royal de M. Sainte-Beuve, tome IV, p. 335.
6. Voyez la lettre précédente, p. 4*7.
