Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/482

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Nous avons un fort aimable temps, plus d’hiver, une espérance de printemps qui vaut mieux que le printemps[1]

1269. DU COMTE DE BUSSY RABUTIN

A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Quinze jours après que j’eus reçu cette lettre (n° 1262, p. 445), je fis cette réponse.

A Chaseu, ce 5è mars 1690.

VOTRE lettre du 5è de février m’a fait un grand plaisir, Madame, mais je l'ai trop attendue : :ce n’est pas votre faute, c’est celle de la fortune qui nous sépare de[2] trop loin. Je n’ai pas ici ma fille de Coligny : il y a deux mois qu’elle est en Auvergne, pour recueillir la succession qui est échue à son fils par la mort du comte de Dalet, son beau-père[3]. Je l’attends le 15e de ce mois ; je voudrois que vous fussiez aussi prête de [4] revoir la belle Madelonne ; cependant vous ne souffrez pas tant de son absence que moi de celle de ma fille, car Monsieur votre fils et Madame votre belle-fille, qui ont de l’esprit, vous remplacent la Provençale ; mais je ne suis pas si heureux4. Après les mots si heureux, l’édition de 1697. a remplacé la fin de l’alinéa par ce qui suit : « Il ne me reste ici pas un de mes enfants ; car ma fille de Montataire et mes fils sont à Paris. » : la

  1. 7. Cette lettre est la dernière qui se lise dans l’édition de 1754. On verra dans l’indication des sources, que nous donnerons à la fin de la Correspondance, d’où sont tirées les lettres suivantes.
  2. LETTRE 1269. -- 1. De a été ajouté après coup, au-dessus de la ligne, de la main de Bussy.
  3. 2. Par cette mort, les terres de Dalet et de Malintras revenaient au fils de Mme de Coligny, outre ses droits dans la succession du comte de Dalet, son aïeul. Voyez la lettre de Bussy du 2 août 1679, tome V, p. 553. (Note de l’édition de 1818.)
  4. 3. Il y a bien dans le manuscrit et dans la première édition (1697) :prête de, que les éditeurs modernes ont changé en près de.