Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/494

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Je vous souhaite une bonne santé. Hélas ! Hélas36  ! quel plaisir de vous revoir comme autrefois ! Je le souhaite passionnément, et je vous demande, Monsieur, la continuation d’une amitié qui fait l’éloge de ceux à qui vous l’accordez.

1271. DE MADAME DE SÉVIGNÈ A COULANGES.

Aux Rochers, le 18è mars.

JE fais courir cette feuille après trois autres que je vous écrivis il y a trois jours, pour vous dire, mon cher cousin,- que je suis bien imparfaite : c’est une vérité que je veux établir à Rome comme à Paris. J’ai lu, plusieurs fois votre aimable lettre; la dernière fut en me promenant dans ces bois : le silence me fit trouver encore plus de goût à vos chansons, à votre prose, à votre sérieux, à votre badinage. Je fis réflexion à cette vie de Rome, si bien mêlée de profane et de santissimo ;à ces beaux jardins,

Où l’art et la nature Font éclater leurs miracles divers1.

36. Dans le manuscrit, l’un de ces deux hélas! est à la fin d’une page, l’autre au commencement de la page suivante. La répétition pourrait n’être pas de Mme de Sévigné.

LETTRE 1271. 1. Allusion à une chanson, en trois couplets, que Coulanges fit, dit-il (p. 165 de ses Mémoires), pour célébrer toutes ces belles vignes au dedans et au dehors de la ville…… sur un ancien air dont les paroles étaient :o beaux jardins où l'art et la nature, etc. »

O beaux jardins de Montalte et Borghèse, Ludovise, Pamphile et Mathei Belles vignes de Frescati (sic), etc.

Voyez le Recueil de chansons choisies (de Coulanges), tome I, p. 264 et 265 (édition de 1698).