Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/551

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core violentée, car il étoit comme retiré, et Mme de Mon- tespan le fit venir par force à la cour, et puis à la guerre, où avec un tel prince[1], qui prend goût au métier et qui ne trouve rien de trop chaud, il ne devoit pas apparemment faire de vieux o s; cela est arrivé comme je crois qu’il le prévoyoit bien lui-même, et c’est dommage ; dans de certains âges le repos est ce qui convient le plus. J’ai été fâchée de Villarceaux : il y a des circonstances à sa mort qui me paroissent terribles[2] Je plains aussi les pauvres mères, comme Mme de Saucourt[3] et Mme de Cauvisson[4]. Pour les jeunes veuves, elles ne sont guère à plaindre elles seront bien heureuses d’être leurs maitresses ou de changer de maîtres. Je prends part à la gloire du Roi, et au bon effet de cette nouvelle répandue dans l’Europe, dont nous sentirons les effets en plus d’un endroit. Je suis amie et servante de M. de Luxembourg et de Madame sa sœur[5], à qui je viens d’écrire. Enfin, mon cousin, vous voyez bien, par tout ce que je vous dis, que je n’ai pas manqué d’affaires depuis quatre ou cinq jours; et .en vérité ces émotions sont nécessaires de temps en temps à la campagne sans cela on oublierait aisément qu’on a une âme. Le repos j est si grand qu’il vise à la léthargie. Dieu merci, me voilà bien ressuscitée,

  1. 4. Le duc du Maine.
  2. 5. Voyez plus loin, p. 553, la lettre de Bussy du 16 juillet suivant.
  3. 6. Voyez plus haut, p. 537, note 7
  4. 7. Mère du marquis de Nogaret : voyez ci-dessus, p. 538, note 10. La phrase suivante a été ainsi modifiée dans la première édition (1697) : « Pour lés jeunes veuves, je ne les plains pas : tant elles seront leurs maîtresses ou elles changeront de maîtres. » Entre autres veuves, Mme de Sévigné songeait sans doute à celle du marquis de Nogaret, marié l’année précédente (voyez tome VIII, p. 147, note 5). Le marquis de Soyecourt était mort sans alliance. 8. La princesse de Mecklembourg, Voyez p. 543, la note 22 de la lettre précédente.
  5. 8. La princesse de Mecklembourg. Voyez p, la note 22 de la lettre précédente.