Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/552

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et jamais l’eau de la reine de Hongrie n’a fait un plus grand effet.

Mandez-moi si Monsieur votre fils y étoit. Il étoit bien dans le nombre de mes jeunes garçons où je prends intérêt. Après cet article, je veux vous souhaiter un heureux succès à l’affaire que vous demandez; il me semble que c’est l’élection de la noblesse de Bourgogne[1]. Hélas ! elle devroit s’offrir à vous sans être demandée; mais Dieu ne vous conduit pas, mon cher cousin, par les chemins agréables. Ils en. seront plus sûrs ; et après tout, la vie est bientôt passée. Si nous étions bien sages, nous n’aurions qu’une seule affaire en ce monde, qui seroit celle de notre salut. Vous avez un ami[2] tout parfait, tout admirable, que j’honore et que je révère infiniment, qui ne me dédiroit pas de cette vérité. Il est inutile que je vous le nomme : je vous défie de le confondre avec les autres. Je vous remercie, ma chère nièce, de votre complaisance. Je me doutois bien que pour une syllabe de plus ou de moins, nous ne nous brouillerions pas[3] Si Monsieur d’Autun est à Paris, je vous conjure de lui faire mes très-humbles compliments. Adieu, mes chers parents, je vous recommande l’un à l’autre, et je vous embrasse tous deux de tout mon cœur. Mon fils vient de partir pour aller voir le maréchal d’Estrées ; sans cela il vous diroit bien des choses croyez : sur ma parole qu’il est fort votre serviteur.

  1. 9 À la fin de chaque session, chacun des trois ordres choisissait un élu chargé des affaires jusqu’à la session suivante, qui n’avait lieu qu’au bout de trois ans. Ces élus allaient, après la tenue des états, présenter les cahiers au Roi c’est ce qu’on appelait le voyage d’honneur. Voyez la Correspondance administrative sous Louis XIV, tome I, p. 422 et 423.
  2. 10. Le duc de Beauvilliers. (Note marginale de Bussy Rabutin.)
  3. 11. Voyez ci-dessus, p. 519 et 523.