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PRÉFACE, PAR SADI.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux !

Grâces soient rendues au Dieu grand et glorieux ! car l’adoration approche l’homme de la divinité et la reconnaissance envers elle lui attire de nouveaux bienfaits. Tout souffle qu’on aspire prolonge la vie, et tout souffle qu’on exhale réjouit l’existence. Deux bienfaits sont donc renfermés dans chaque souffle, et pour chaque bienfait un acte de reconnaissance est obligatoire.

Vers. — « Quelle main et quelle langue pourraient acquitter la dette de gratitude qu’on doit à Dieu ?

En effet, Dieu a dit : « Rendez-moi grâce, ô descendants de David, car bien peu de mes serviteurs sont reconnaissants[1]. »

Vers. — « Ce que le serviteur a de mieux à faire, c’est de porter l’excuse de sa faute au pied du trône de Dieu ; sans cela personne ne peut exécuter quelque chose qui soit digne de sa suprême puissance. »

La pluie de sa miséricorde infinie descend sur tous ; la table abondante de ses bienfaits est servie en tous lieux. Il ne déchire pas pour une faute honteuse le voile de la

  1. Coran, ch. XXXIV, v. 12.