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de son esprit et celle de son cœur luy donnoient une éloquence naturelle et inimitable. Ses sentimens estoient si justes et si raisonnables, que, pour toutes les choses de bon sens et de bon goust, ils estoient autant d’arrests souverains qui decidoient du prix et du merite de tout ce qu’on soûmettoit à son jugement.

Elle avoit une raison si droite, et tellement dégagée de tout ce qui trouble ordinairement les autres, que, bien loin d’estre prévenuë par des opinions particulieres, elle estimoit la vertu et les bonnes choses par tout où elle les trouvoit dans les personnes et dans les livres, également ennemie de l’opiniâtreté et de l’indignation qui vient de l’opposition des sentimens, toûjours preste