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AVANT-PROPOS
iii


le passage en vente publique d’un cahier contenant le texte de quelques-unes d’entre elles — permettent d’espérer que leur perte n’est pas définitive et qu’une publication ultérieure viendra compléter l’œuvre du conteur.


II

Durant les tristes loisirs que lui laisse sa captivité à Vincennes, puis à la Bastille, Sade prend de ses manuscrits un soin extrême. Il écrit avec abondance et méthode : d’abord un plan clairement construit, logiquement développé, au besoin remanié, des phrases refaites venant s’essayer en adjonction à ce manuscrit préalable ; ensuite un brouillon, véritable manuscrit de premier jet, d’une écriture fine et serrée, rapide et qu’encore il abrège souvent pour lui permettre de suivre une pensée toujours à l’avant-garde ; pages peu raturées, mais parfois corrigées au cours d’une lecture, souvent chargées de renvois à un mystérieux cahier des suppléments ou bien d’additions marginales : tel est le « cahier jaune » qu’on ne saurait comparer, pour son architecture, qu’à certains manuscrits de Marcel Proust. Enfin le « beau cahier », sur vergé fin de Hollande,