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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


démonstrations. — Mais, mon cher ange, dit enfin la belle parfaitement convaincue, sais-tu que le temps presse… il faut nous séparer : si nos plaisirs ne doivent durer qu’une messe, il y a longtemps qu’il en doit être à l’ite missa est. — Non, non, ma bonne, dit le carme ayant encore un argument à offrir à Mme Rodin, va, mon cœur, nous avons tout le temps, encore une fois, ma chère amie, encore une fois, ces novices-là n’y vont pas si vite que nous… encore une fois, te dis-je, je parierais que le cocu n’a pas encore levé son dieu. Il fallut pourtant se quitter non sans promesse de se revoir, on convint de quelques nouvelles ruses, et Gabriel fut retrouver Rodin ; celui-ci avait célébré aussi bien qu’un évêque : Il n’y a, dit-il, que le quod aures qui m’a un peu embarrassé, je voulais manger au lieu de boire, mais le sacristain m’a remis ; et les cent écus, mon père ? — Je les tiens, mon fils ; le drôle a voulu résister, je me suis saisi d’une fourche, il en a eu, ma foi, sur la tête et partout. Cependant la partie s’achève, nos deux amis vont à la chasse et au retour Rodin conte à sa femme le service qu’il a rendu à Gabriel. — Je célébrais la messe, disait le gros benêt en riant de tout son cœur, oui corbleu, je célébrais la messe comme un vrai curé, pendant que notre ami