Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/288

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T’imagines-tu échapper encore à la critique, en disant que Rome et Babylone était la même chose. Malheureux fou ! on ne te croit plus ; on te méprise ; mais Pierre fut-il même ton type… Ton prédécesseur ne nous

    qui ouvre, tu ouvriras les portes du Paradis ; tout comme en ne prenant la signification du mot pierre, que du mot cepha des Orientaux, qui signifie pierre à bâtir ; il lui avait dit, tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église ; le verbe latin aperive, a bien aussi le même son que le mot pierre. On appelle mine, ce qui sort de la mine. N’a-t-on pas pu de même appeler ouverture, ce qui sortait de la carrière, à laquelle primitivement on donnait le nom d’ouverture : de là, le mot ouvrir et le mot pierre peuvent avoir eu la même signification, et de là, le jeu de mot de l’imbécille Jésus, qui, comme on sait, ne parlait jamais que par logogriphes. Tout cela sont de fades allégories, où les lieux sont ajoutés aux noms, les noms aux lieux, et les faits toujours sacrifiés à l’illusion : de toute façon, ce mot apostolique est des plus anciens ; il précède de beaucoup le pierre des chrétiens. Tous les mythologistes ont reconnu ce mot, pour le nom d’une personne chargée du soin de l’ouverture.