Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/351

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cette voix qui nous soumet au joug des élémens, ne nous contraint qu’à ce qui flatte l’accord de ces élémens, et leurs combinaisons modifiées sur les formes dont ces mêmes élémens se servent pour nous composer ; mais cette voix est bien faible, elle ne nous inspire ni la connaissance d’un Dieu, ni celle des devoirs du sang ou de la société, parce que toutes ces choses sont chimériques. Cette voix ne nous dicte pas non plus, de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qui nous fût fait ; si nous voulons bien l’écouter, nous y trouverons positivement tout le contraire.

» Souviens-toi, nous dit la nature, au lieu de cela, oui, souviens-toi, que tout ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait, se trouvant des lésions fortes au prochain, dont tu dois retirer du profit, est précisément ce qu’il faut que tu fasses pour être heureux ; car il est dans mes loix que vous vous détruisiez tous mutuellement ; et la vrai façon d’y réussir, est de lézer ton prochain ; voilà d’où vient que j’ai placé dans toi le penchant le plus vif au crime ; voilà pourquoi mon intention est que tu te rendes heureux, n’importe aux dépends de qui :