Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/166

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gneurs de Suède ? De ce fatal arrangement ne naîtrait-il pas une ligue décidée contre Herman et contre Ernestine, dont les chefs puissans seraient Oxtiern et la Scholtz ? et quels malheurs n’en devait pas redouter Herman, lui faible et malheureux, résisterait-il aux armes de tant d’ennemis conjurés contre sa frêle existence ? Il fit part de ces réflexions à sa maîtresse ; et cette fille honnête, sensible et délicate, prête à sacrifier de si frivoles plaisirs aux sentimens qui l’embrâsaient, proposa à Herman de refuser la Scholtz ; le jeune homme était assez de cet avis ; mais comme dans ce petit cercle d’honnêtes gens, rien ne se faisait sans l’aveu de Sanders, on le consulta, et il fut loin de cette opinion. Il représenta que le refus de l’agitation de la Scholtz, entraînait inévitablement une rupture avec elle ; que cette femme adroite, ne serait pas long-temps à dévoiler les raisons d’un tel procédé, et que dans la circonstance où il paraissait le plus essentiel de la ménager