Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/23

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tion. Elle s’échauffe par l’intermédiaire de la vapeur, comme si elle eût été placée directement sur le foyer. La vapeur n’est ici qu’un moyen de transporter le calorique ; elle remplit le même office que dans le chauffage des bains par la vapeur, à l’exception que dans le cas où nous sommes son mouvement est rendu utile.

L’on reconnaît facilement, dans les opérations que nous venons de décrire, le rétablissement d’équilibre dans le calorique, son passage d’un corps plus ou moins échauffé à un corps plus froid. Le premier de ces corps est ici l’air brûlé du foyer, le second est l’eau de condensation. Le rétablissement d’équilibre du calorique se fait entre eux, si ce n’est complétement, du moins en partie : car, d’une part, l’air brûlé, après avoir rempli son office, après avoir enveloppé la chaudière, s’échappe par la cheminée avec une température bien moindre que celle qu’il avait acquise par l’effet de la combustion ; et, d’autre part, l’eau du condenseur, après avoir liquéfié la vapeur, s’éloigne de la machine avec une température supérieure à celle qu’elle y avait apportée.

La production de la puissance motrice est donc due, dans les machines à vapeur, non à une consommation réelle du calorique, mais à son transport d’un corps chaud à un corps