Page:Sadi Carnot - Reflexions sur la puissance motrice du feu, 1824.djvu/50

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peur d’eau, ainsi que nous l’avons remarqué[1].

Nous avons choisi l’air atmosphérique comme l’instrument qui devait développer la puissance motrice de la chaleur ; mais il est évident que les raisonnemens eussent été les mêmes pour toute autre substance gazeuse, et même pour tout autre corps susceptible de changer de température par des contractions et des dilatations successives, ce qui comprend tous les corps de la nature, ou du

  1. Nous supposons implicitement dans notre démonstration que, lorsqu’un corps a éprouvé des changemens quelconques et qu’après un certain nombre de transformations il est ramené identiquement à son état primitif, c’est-à-dire à cet état considéré relativement à la densité, à la température, au mode d’agrégation, nous supposerons, dis-je, que ce corps se trouve contenir la même quantité de chaleur qu’il contenait d’abord, ou autrement, que les quantités de chaleur absorbées ou dégagées dans ses diverses transformations sont exactement compensées. Ce fait n’a jamais été révoqué en doute ; il a été d’abord admis sans réflexion et vérifié ensuite dans beaucoup de cas par les expériences du calorimètre. Le nier, ce serait renverser toute la théorie de la chaleur, à laquelle il sert de base. Au reste, pour le dire en passant, les principaux fondemens sur lesquels repose la théorie de la chaleur auraient besoin de l’examen le plus attentif. Plusieurs faits d’expérience paraissent à peu près inexplicables dans l’état actuel de cette théorie.