Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/61

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Toi seul, toi dont l’auguste empreinte
Manifeste un être immortel :
Homme, sois sans trouble et sans crainte,
A l’approche de l’Eternel.
Reflet de la suprême essence,
Extrait de ton Dieu, sa présence
Saurait-elle t’épouvanter ?
Ce soleil saint ne peut paraître,
Sans renouveler dans ton être,
Le feu qui te fait exister.

Oui, mortel, oui ta loi se fonde
Sur la vie et la vérité ;
Tu peux dès ce lugubre monde,
T’asseoir dans l’immortalité ;
Tu peux d’un regard magnanime,
Fixant ce soleil qui t’anime,
Ouvrir ton âme aux saints transports ;
L’homme est la lyre de Dieu même :
Il peut, sous cette main suprême,
Exprimer les divins accords.

Laisse l’audacieux Lycée
Avec ses bruyantes leçons ;
Dans le» sources de ta pensée,
Il veut t’injecter ses poisons.
Que font ces plantes malfaisantes
Qui, par leurs couleurs séduisantes,
Ont pu trop souvent t’éblouir ?