Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/62

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N’alimente point leur prestige, Ta verras sur leur propre tige, Tout leur venin s’évanouir.

Mais qui chantera la merveille
Que sur moi Dieu veut opérer ?
Mes yeux, mon esprit, mon oreille,
Qui pourra vous y préparer !
Il veut oubliant mes souillures,
Etendre sur mes mains impures
L’onction de la sainteté,
Et versant sur mes sacrifices
Des flots, des torrents de délices,
M’absorber dans son unité.

C’est pour enfanter ce prodige,
Qu’il nous livre tous ses trésors,
Et qu’à la fois sa main dirige
Une infinité de ressorts.
Mille organes de sa sagesse
Veillent et poursuivent sans cesse
L’heureux terme de ses desseins ;
Et forment un grand tabernacle
Où se consomme un grand miracle,
La renaissance des humains.

Quels soins pour dissiper les voiles
Qui le dérobent à mes yeux !
Il a donné l’ordre aux étoiles
D’écrire ses plans dans les cieux.