Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/385

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sieurs plans du dix-septième siècle cette rue n’est point distingué de celle des Fossés-de-M.-le-Prince.

Rue des Mauvais-Garçons. Elle traverse de la rue de Buci dans celle des Boucheries. En remontant à sa première origine, on trouve qu’en 1254 l’abbé de Saint-Germain et ses religieux vendirent à Raoul d’Aubusson un espace de terre de cent soixante pieds carrés, situé en face des murs de la ville, se réservant le droit de faire ouvrir derrière cet espace un chemin de trois toises de large, qui depuis a formé la rue dont nous parlons. On l’appela d’abord rue de la Folie-Reinier, à cause d’une maison qui portoit cette enseigne ; ensuite (en 1399) de l’Écorcherie, parce qu’elle étoit destinée à cet usage. Sauval dit qu’elle doit le nom des Mauvais-Garçons à une autre enseigne ; Jaillot pense qu’elle pourroit le tenir des bouchers qui l’habitoient, espèces d’hommes qu’à plusieurs époques, et principalement au commencement du quinzième siècle, on trouve mêlés à toutes les séditions, à tous les troubles qui agitèrent Paris.

Rue Garancière. Elle aboutit d’un côté au coin des rues du Petit-Bourbon et des Aveugles, de l’autre à la rue de Vaugirard. Ce nom a été altéré, car, suivant Sauval, on l’appeloit rue Garancée, et sur tous les plans du siècle passé, on lit rue Garance. Ce n’étoit, dans le principe, qu’une des ruelles dites de Saint-Sulpice, et elle n’avoit pas d’autre nom, même après qu’on y eût bâti l’hôtel de Garancière, auquel elle doit celui qu’elle porte aujourd’hui. Elle l’avoit pris dès 1540, quoiqu’elle ne fût encore qu’une ruelle ou chemin non pavé. Les titres du dix-sep-