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THÉOPHILE GAUTIER. 311

Bea-uæ-Arts ouvrit son cadre aux gens du métier. Mais je ne puis nommer tous ceux qui ont marqué depuis quinze ans et plus dans cette voie, et je n’ai point qualité pour les ranger : deux, entre autres, ont été signalés hors ligne, et ici même (1), pour leur science intelligente et leur universalité : Charles Blanc et Théophile Gautier. Celui-ci yijoint et y apporte en sus un talent pratique, un art de description qui n’est qu’il lui. ‘

La description de Théophile Gantier, en présence des tableaux qu’il nous fait voir et qu’il nous dispense presque d’aller reconnaître, a cela de particulier qu’elle est exclusivement pittoresque et nullement littéraire, et qu’elle ne se complique pas, tant‘ qu’elle dure, de remarques critiques et de jugements. Les critiques même, s’il en vient après quelquïme, sont des plus légères. Est-ce a dire que Théophile Gantier, en nous montrant les tableaux, ne les différencie pas à nos yeux-et ne nous avertisse pas du degré d’estime qu’il y attache ? Loin delà, nul, en nous faisant pénétrer dans le talent de chaque peintre, dans la nature et dans l’intention de chaque‘ œuvre, ne nous met plus à même de les qualifier.

Dans les nombreux Salons qu’il a faits et qu’il est loin d’avoir tous recueillis en volumes, je prendrai presque au hasard quelques exemples pour bien définir sa manière et expliquer son procédé. ‘ A-t-il a parler d’lngres, de Delacroix, voyez comme (1) Article de M. Ernest Chesneau, dans le Constitutionnel du A novembre 1863.

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