Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t1, 1878.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


V


Second coup de la Grâce à la Toussaint de cette année 1608. — Réforme commencée dans le monastère. — Dame Morel et le petit jardin. — Quelques caractères fondamentaux de l’invasion de la Grâce, communs chez tous les élus. — 25 septembre 1609, Journée du Guichet. — Évanouissement de la mère Angélique ; Esther.M. de Vauclair paie les frais ; tragi-comédie. — Serment téméraire de madame Arnauld. — Rapprochement avec les personnages de Corneille et avec le Polyeucte.


Le second coup de la Grâce, qui détermina entièrement la volonté de la jeune Angélique, eut pour occasion une prédication nouvelle qu’elle entendit le jour de la Toussaint, bien peu après son retour d’Andilly au monastère. Ce fut le second signal d’appel pour elle, le second cri de Tolle, lege. Le troisième moment décisif, non plus pour la volonté, mais pour la réussite au dehors, sera à la Journée du Guichet, qui changea cette longue agonie en pleine victoire. Pour les réconciliations, comme pour les renonciations et les reniements, le chant du coq retentit d’ordinaire jusqu’à deux et trois fois à l’âme, avant d’achever d’avertir. — À ce jour donc de la Toussaint de 1608, un écolier des Bernardins, à défaut des Capucins, que, dans son premier feu, M, Arnauld