Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t1, 1878.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
PORT-ROYAL.

Épitaphe, à laquelle la pointe finale et un peu macaronique ne manque pas :

Finis coronat opus.
La Fin couronne l’œuvre.

Deux Cartes de Visite, c’est-à-dire deux pièces officielles, représentant les comptes rendus et les conseils donnés, lors de deux visites faites par le supérieur du monastère de Port-Royal, abbé de Cîteaux, l’une en 1504, du temps encore de la tante La Fin, l’autre en 1572, après la nièce La Fin, et du temps de la dame Catherine de La Vallée qui lui avait succédé ; ces deux pièces qu’on a, marquent de reste le degré de lumière des visiteurs, le degré d’urgence d’une réforme à introduire dans le monastère visité, et l’insuffisance de celle que la seconde dame de La Fin avait bornée à quelques détails d’extérieur.

La Carte de visite de 1504 recommande avant tout aux religieuses de mieux dire les Heures de Notre-Dame leur patronne, qu’elles dépêchaient apparemment au pas de course pour en finir ; elle leur prescrit de faire bonne pause d’un verset à l’autre, et au demi-verset ; de bien prononcer tous les mots et syllabes sans croquer ou sans traîner démesurément quelque note, comme elles ont fait en notre présence (en présence de frère Jacques, abbé de Cîteaux) ; d’avoir une horloge pour régler les heures du service divin, lesquelles, en effet, sans horloge, devaient aller un peu au hasard et dérangées. — On voit par cette Carte qu’il n’y avait pas de dortoir où pussent régulièrement coucher les religieuses, pas de clôture, et on devine, à la rigueur des ordres sur ce point, les inconvénients qui naissaient de l’abandon. On est frappé d'une recommandation expresse, relative au lieu de la confession et au plan qu’en trace l’abbé, tellement que le confesseur soit en l’église