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CHAPITRE DIXIÈME.

Suite des lettres. — Saint-Jean. — Vie de garnison. — La petite maison. — Départ de Cologne.


LETTRE XXXI.

« Le 24 ventose, Cologne, an VII (mars 1799).
« De mon père à sa mère,

« Caulaincourt est enfin parti, je lui ai souhaité une bonne santé et un beau voyage. Il m’a répondu par de grandes révérences encore plus glaciales que de coutume. Je n’ai pas pleuré, c’est singulier !

« Le général me dit que je ne m’occupe pas assez. Mais à quoi veut-il que je m’occupe puisqu’il ne me donne rien à faire, que je n’ai même pas un cheval à monter, et que notre temps ici se passe à faire des visites, à aller au bal et à la comédie ? Si je n’avais la passion de la musique je m’ennuierais à mourir, car je suis obligé d’étudier les commandemens et les manœuvres de l’escadron dans ma chambre, ce qui ne m’apprend pas grand’chose. Depuis que je suis chez mon docteur, j’accompagne sa fille. À ma prière, ma belle chanoinesse a repris la musique qu’elle