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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/162

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d’aller le découvrir. On le chercha bien, mais si on le retrouva six mois après, à l’époque des vendanges, c’est ce dont je ne me suis jamais enquis.

La petite Lorette de Béranger, car Mme de la Marlière nous avait appris à donner aux chiens trop gâtés les noms de leurs maîtresses, était un être acariâtre qui sautait à la figure des gros chiens les plus graves et les forçait à sortir de leur caractère. Dans ces rencontres, Mme de Béranger jetait les hauts cris et se trouvait mal. Si bien que nos amis Brillant et Moustache ne pouvaient plus mettre la patte au salon. Chaque soir, Hippolyte était chargé de mener promener Lorette, parce que son air bon apôtre inspirait de la confiance à Mme de Béranger ; mais Lorette passait de mauvais quarts d’heure entre ses mains. « Pauvre petite chérie, amour de petite bête ! » lui disait-il sur le seuil de la porte, d’où sa maîtresse pouvait l’entendre, et à peine la porte était-elle franchie, qu’il lançait Lorette en l’air de toute sa force au milieu de la cour, s’inquiétant peu comment et où elle retomberait. Je crois bien que Lorette se figurait aussi avoir seize quartiers de noblesse, car c’était une bête stupide et détestable dans son impertinence.

Enfin Mme de Béranger et Lorette partirent. Nous ne regrettâmes que sa femme de chambre, qui était une personne de mérite.

La maladie de la bonne maman ne nous avait