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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/165

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CHAPITRE SEPTIÈME.

La lutte domestique s’envenime. — Je commence à connaître le chagrin. — Discussion avec ma mère. — Mes prières, ses promesses, son départ.


Ma mère vint passer un mois avec nous, et dut s’en retourner pour faire sortir Caroline de pension. Je compris alors que je la verrais désormais de moins en moins à Nohant. Ma grand’mère parlait d’y passer l’hiver, je tombai dans le plus grand chagrin que j’eusse encore ressenti de ma vie. Ma mère s’efforçait de me donner du courage, mais elle ne pouvait plus me tromper, j’étais d’âge à constater les nécessités de la position qui nous était faite à l’une et à l’autre. L’admission de Caroline dans la famille eût tout arrangé, et c’est sur quoi ma grand’mère était inflexible.

Ma mère n’était point heureuse à Nohant, elle y souffrait, elle y subissait un étouffement moral, une contrainte, une irritation comprimée de tous les instans. Mon obstination à la préférer ostensiblement à ma grand’mère (je ne savais pas feindre, quoique cela eût été dans l’intérêt de tout le monde) aigrissait de plus en plus