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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/362

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que nous prenons les limbes pour l’Olympe ; jolie éducation, ma foi, et qui nous promet de l’amusement ! »

Toute la classe partit d’un immense éclat de rire.

Les bêtes surtout riaient à se décrocher la mâchoire. Les sages étaient bien aises de voir aux prises deux diables dont elles craignaient l’association.

Je me mis à rire d’aussi bon cœur que les autres. Mary vit du premier coup d’œil que je n’avais pas de dépit, parce que je n’avais pas de vanité. Elle continua de me railler, mais sans aigreur, et, une heure après, elle me donna sur l’épaule une tape à tuer un bœuf, que je lui rendis sans sourciller et en riant. « C’est bon, cela ! dit-elle en se frottant l’épaule. Allons nous promener. — Où ? — Partout excepté dans la classe. — Comment faire ? — C’est bien malin ! Regardez-moi et faites de même. »

On se levait pour changer de table : la mère Alippe entrait avec ses livres et ses cahiers. Mary profite du remue-ménage, et, sans prendre la moindre précaution, sans être observée cependant de personne, franchit la porte et va s’asseoir dans le cloître désert, où, trois minutes après, je vais la rejoindre sans plus de cérémonie.

« Te voilà ? me dit-elle, qu’as-tu inventé pour sortir ?