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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/364

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bonnet de nuit tout le lendemain sur la tête, même à l’église. Dans ce temps-ci, c’est fort agréable et bon pour la santé. Les religieuses qui vous rencontrent ainsi font des signes de croix, et crient : Shame ! shame ![1] Cela ne fait de mal à personne. Quand on a eu beaucoup de bonnets de nuit dans la quinzaine, la supérieure vous menace de vous priver de sortir. Elle se laisse fléchir par les parens ou elle oublie. Quand le bonnet de nuit est un état chronique, elle se décide à vous tenir enfermée ; mais qu’est ce que cela fait : ne vaut-il pas mieux renoncer à un jour de plaisir que de s’ennuyer volontairement tous les jours de sa vie ?

— C’est fort bien raisonné ; mais la D… que fait-elle quand elle vous déteste à l’excès ?

— Elle vous injurie comme une poissarde qu’elle est. On ne lui répond rien, elle enrage d’autant plus.

— Vous frappe-t-elle ?

— Elle en meurt d’envie, mais elle n’a pas de prétexte pour en venir là, parce que les unes tremblent devant elle comme les sages et les bêtes, et les autres, comme nous, la méprisent et se taisent.

— Combien sommes-nous de diables dans la classe ?

— Pas beaucoup dans ce moment-ci, et il

  1. Honte ! honte !