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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/417

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vous convenir que vous avez eu tort, et me donner la main ? — De tout mon cœur, lui dis-je. Tout ce que vous me prescrirez avec douceur et bienveillance, je m’y rendrai. Elle m’embrassa, ce qui ne me fit pas grand plaisir, mais tout fut terminé, et jamais plus nous n’eûmes bataille à partir ensemble.

L’année suivante j’étais devenue très dévote, je fus confirmée et je fis la retraite sous le patronage de cette même Mlle D… Elle me témoigna beaucoup d’égards et me loua beaucoup de ma conversion. Elle nous faisait de longues lectures qu’elle développait et commentait ensuite avec une certaine éloquence rude et parfois saisissante. Elle commençait d’un ton emphatique auquel on s’habituait peu à peu, et qui finissait par vous émouvoir. Cette retraite est tout ce que je me rappelle d’elle à partir de mon installation définitive à la grande classe. Je lui ai pardonné de tout mon cœur, et je ne rétracte pas mon pardon ; mais je persiste à dire que nous eussions été infiniment meilleures et plus heureuses, si les religieuses seules se fussent chargées de notre éducation.

Avant d’en revenir au récit de mon existence au couvent, je veux parler de nos religieuses avec quelque détail, je ne crois pas avoir oublié aucun de leurs noms.

Après Mme Canning (la supérieure), dont j’ai parlé, après Mme Eugénie, la mère Alippe, la