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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/433

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des cellules y donnaient) les nonnes alignées sur deux rangs, et rentrant chez elles en psalmodiant à haute voix des prières en latin. Elles s’arrêtaient devant une madone qui était sur le dernier palier, et là elles se séparaient, après plusieurs versets et répons. Chacune entrait dans sa cellule sans rien dire, car, entre la prière et le sommeil, le silence leur était imposé.

Mais celles qui avaient une fonction à remplir auprès des malades ou auprès de leurs filles étaient dispensées de s’astreindre à ce réglement. J’avais donc le droit d’entrer chez ma mère entre neuf heures moins un quart et neuf heures. Lorsque neuf heures sonnaient à la grande horloge, il fallait que sa lumière fût éteinte et que je fusse rentrée au dortoir. C’était donc quelquefois cinq ou six minutes seulement qu’elle pouvait m’accorder, encore avec préoccupation et l’oreille attentive aux quarts, demi-quarts et avant-quarts que sonnait la vieille horloge, car Mme Alicia était scrupuleusement fidèle à l’observance des moindres règles, et elle n’y eût pas voulu manquer d’une seconde.

« Allons, me disait-elle en m’ouvrant sa porte, que je grattais d’une certaine façon pour me faire admettre, voilà encore mon tourment ! » C’était sa formule habituelle, et le ton dont elle la disait était si bon, si accueillant, son sourire était si tendre et son regard si doux que je me trouvais parfaitement encouragée à entrer. « Voyons,