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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/570

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à se retirer du pouvoir, et fut prise au mot, m’a-t-on dit, avec un empressement général. Elle avait laissé les affaires péricliter, ou bien je crois plutôt qu’elle n’avait pu les empêcher d’aller ainsi. Tout est mode en ce monde, même les couvens. Celui des Anglaises avait eu, sous l’empire et sous Louis XVIII, une grande vogue. Les plus grands noms de la France et de l’Angleterre y avaient contribué. Les Mortemart, les Montmorency y avaient eu leurs héritières. Les filles des généraux de l’Empire ralliés à la Restauration y furent mises, à dessein sans doute d’établir des relations favorables à l’ambition aristocratique des parens, mais le règne de la bourgeoisie arrivait, et quoique j’aie entendu les vieilles comtesses accuser Mme Eugénie d’avoir laissé encanailler son couvent, je me souviens fort bien que, lorsque j’en sortis, peu de jours après la mort de Mme Canning, le tiers état avait déjà fait, par ses soins, une irruption très lucrative dans le couvent. Ç’avait été, pour ainsi dire, le bouquet de sa fructueuse administration.

J’avais donc vu notre personnel s’augmenter rapidement d’une quantité de charmantes filles de négocians ou d’industriels, tout aussi bien élevées déjà, et, pour la plupart, plus intelligentes (ceci était même remarquable et remarqué) que les petites personnes de grande maison.

Mais cette prospérité devait être et fut un de paille. Les gens de la haute, comme disent au-