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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/569

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paration, et quand elle arriva, j’avais pris une si forte résolution de me soumettre sans murmure, que je parus calme et satisfaite devant ma pauvre bonne maman. Mais j’étais navrée, et je l’étais pour bien longtemps.

Je ne dois pourtant pas fermer le dernier chapitre du couvent sans dire que j’y laissai tout le monde triste ou consterné de la mort de Mme Canning. J’étais arrivée, pour son caractère, au respect que lui devait ma piété ; mais jamais ma sympathie ne m’avait poussée vers elle. Je fus pourtant une des dernières personnes qu’elle nomma avec affection dans son agonie.

Cette femme, d’une puissante organisation, avait eu sans doute les qualités de son rôle dans la vie monastique, puisqu’elle avait conservé, depuis la révolution, le gouvernement absolu de sa communauté. Elle laissait la maison dans une situation florissante, avec un nombre considérable d’élèves et de grandes relations dans le monde, qui eussent dû assurer à l’avenir une clientèle durable et brillante.

Néanmoins, cette situation prospère s’éclipsa avec elle. J’avais vu élire Mme Eugénie, et comme elle m’aimait toujours, si je fusse restée au couvent, j’y aurais été encore plus gâtée ; mais Mme Eugénie se trouva impropre à l’exercice de l’autorité absolue. J’ignore si elle en abusa, si le désordre se mit dans sa gestion ou la division dans ses conseils ; mais elle demanda, au bout de peu d’années,