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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/572

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CHAPITRE SEIZIÈME.

Paris, 1820. — Projets de mariage ajournés. — Amour filial contristé. — Mme Catalani. — Arrivée à Nohant. — Matinée de printemps. — Essai de travail. — Pauline et sa mère. — La comédie à Nohant. — Nouveaux chagrins d’intérieur. — Mon frère. — Colette et le général Pepe. — L’hiver à Nohant. — Soirée de février. — Désastre et douleurs.


Je ne me souviens guère des surprises et des impressions qui durent, ou qui auraient dû m’assaillir dans ces premiers jours que je passai à Paris, promenée et distraite à dessein par ma bonne grand’mère. J’étais hébétée, je pense, par le chagrin de quitter mon couvent ; et tourmentée de l’appréhension de quelque projet de mariage. Ma bonne maman, que je voyais avec douleur très changée et très affaiblie, parlait de sa mort, prochaine selon elle, avec un grand calme philosophique ; mais elle ajoutait, en s’attendrissant et en me pressant sur son cœur : « Ma fille, il faut que je te marie bien vite, car je m’en vas. Tu es bien jeune, je le sais ; mais quelque peu d’envie que tu aies d’entrer dans le monde, tu dois faire un effort pour accepter cette idée-là. Songe que je finirais épouvantée