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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/599

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d’hommages, car elle est belle comme un ange[1]. Elle a reçu une excellente éducation et de bons principes. Tout est là. Venez donc sans faute à Paris au commencement de mars. Je vous somme de faire ce voyage dans l’intérêt de notre chère enfant, etc. »

— Eh bien, maman, m’écriai-je effrayée, est-ce que nous allons à Paris ?

— Oui, mon enfant, nous irons dans huit jours. Mais, rassure-toi, je ne veux pas entendre parler de ce mariage. Ce n’est pas tant l’âge qui m’offusque que la condition dont je t’ai parlé. J’ai été si heureuse avec mon vieux mari que je n’ai pas trop peur pour toi d’un homme de cinquante ans ; mais je sais que tu ne souscrirais pas…… Ne dis rien ; je te connais, à présent, et je regrette de n’avoir pas toujours aussi bien jugé ta situation que je le fais à cette heure. Tu aimes ta mère par devoir et par religion, comme tu l’aimais par habitude et par instinct dans ton enfance. J’ai cru devoir te mettre en garde contre trop de confiance et d’entraînement. J’ai peut-être eu tort de le faire dans un moment de douleur et d’irritation. J’ai bien vu que je te brisais.

  1. J’ai connu dans la suite la belle et véritablement angélique personne dont il est question. Elle avait épousé M. de R…… en secondes noces. Elle m’a raconté toute l’histoire de son union avec le duc de C…… « Ah ! mon bon cousin René, si vous l’aviez entendue décrire ce parfait bonheur de sa première union ! »