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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/674

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et l’adoucir par un complet abandon de moi-même !

Mon cœur gagna beaucoup dans ces repentirs. J’y noyai, dans des larmes abondantes, l’orgueil de mes résistances, et toute intolérance dévote s’y dissipa pour jamais. Ce cœur qui n’avait encore connu que la passion dans l’amour filial et dans l’amour divin s’ouvrit à des tendresses inconnues ; et, faisant sur moi-même un retour aussi sérieux que celui que j’avais fait au couvent, lors de ma conversion, je sentis toutes les puissances du sentiment et de la raison me commander l’humilité, non plus seulement comme une vertu chrétienne, mais comme une conséquence forcée de l’équité naturelle.

Tout cela me faisait sentir d’autant plus vivement que la vérité absolue n’était pas plus dans l’Église que dans toute autre forme religieuse, qu’il y eût plus de vérité relative, voilà ce que je pouvais lui accorder, et voilà pourquoi je ne songeais pas encore à me séparer d’elle.

Les sacremens acceptés par ma grand’mère n’avaient été qu’un compromis de conscience de la part de l’archevêque, puisque l’archevêque, faute de ces sacremens, l’eût damnée en pleurant, mais sans appel. Que l’on observe et sache bien qu’il n’était pas hypocrite, ce bon prélat. Il ne s’agissait pas pour lui de faire triompher l’Église devant des provinciaux ébahis ; il était étranger à la politique et croyait dur comme fer, c’était