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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/677

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l’heure du dîner, je te dirai cela après. J’ai une faim de chien. Dépêchons-nous de rentrer. »

Et après le dîner, il avait oublié de me prêcher. Il l’oublia jusqu’à la fin, et partit en me laissant très attachée à sa bonté, mais très peu édifiée de son genre de piété, qui ne pouvait pas être le mien.

La veille de son départ, il fit une chose des plus bêtes. Il entra dans la bibliothèque et procéda à l’incendie de quelques livres et à la mutilation de plusieurs autres. Deschartres le trouva brûlant, coupant, rognant, et se réjouissant fort de son œuvre. Il l’arrêta avant que le dommage fût considérable, le menaça d’aller avertir ma grand’mère de ce dégât, et ne put lui arracher des mains le fer et le feu qu’en lui remontrant que cette bibliothèque était une propriété confiée à sa garde, qu’il en était responsable, et que, comme maire de la commune, il était d’ailleurs autorisé à verbaliser, même contre un archevêque dilapidateur. J’arrivai pour mettre la paix ; la scène était vive et des plus grotesques.

Quelques jours après, j’allai à confesse à mon curé de la Châtre, qui était un homme de belles manières, assez instruit et en apparence intelligent. Il me fit des questions qui ne blessaient en rien la chasteté, mais qui, selon moi, blessaient toute convenance et toute délicatesse. Je ne sais à quel cancan de petite ville il avait ouvert l’oreille. Il pensait que j’avais un commencement