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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/678

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d’amour pour quelqu’un et voulait savoir de moi si la chose était vraie. « Il n’en est rien, lui répondis-je, je n’y ai même pas songé. — Cependant, reprit-il, on assure……. »

Je me levai du confessional sans en écouter davantage et saisie d’une indignation irrésistible : « Monsieur le curé, lui dis-je, comme personne ne me force à venir me confesser tous les mois, pas même l’Église qui ne me prescrit que les sacremens annuels, je ne comprends pas que vous doutiez de ma sincérité. Je vous ai dit que je ne connaissais pas seulement par la pensée le sentiment que vous m’attribuez. C’était trop répondre déjà. J’eusse dû vous dire que cela ne vous regardait pas.

— Pardonnez-moi, reprit-il d’un ton hautain, le confesseur doit interroger les pensées, car il en est de confuses qui peuvent s’ignorer elles-mêmes et nous égarer !

— Non, monsieur le curé, les pensées qu’on ignore n’existent pas. Celles qui sont confuses existent déjà, et peuvent être cependant si pures qu’elles n’exigent pas qu’on s’en confesse. Vous devez croire ou que je n’ai pas de pensées confuses, ou qu’elles ne causent aucun trouble à ma conscience, puisque avant votre interrogatoire je vous avais dit la formule qui termine la confession.

— Je suis fort aise, répliqua-t-il, qu’il en soit ainsi. J’ai toujours été édifié de vos confessions ;