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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/684

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et qui s’intéressait à un gentilhomme étudiant, me l’avait présenté et l’avait même engagé à me donner quelques leçons de physique. Je m’occupais aussi d’ostéologie, voulant apprendre un peu de chirurgie et d’anatomie par conséquent, pour seconder Deschartres, au besoin, dans les opérations où je pouvais être initiée, pour le remplacer même dans le cas de blessures peu graves. Il avait coupé des bras, amputé des doigts, remis des poignets, rafistolé des têtes fendues en ma présence et avec mon aide. Il me trouvait très adroite, très prompte et sachant vaincre la douleur et le dégoût quand il le fallait. De très bonne heure il m’avait habituée à retenir mes larmes et à surmonter mes défaillances. C’était un très grand service qu’il m’avait rendu que de me rendre capable de rendre service aux autres.

Ce Claudius apporta des têtes, des bras, des jambes dont Deschartres avait besoin pour me démontrer le point de départ. Il me les faisait dessiner d’après nature (le temps nous manqua pour aller plus loin que la théorie de la charpente osseuse). Un médecin de la Châtre nous prêta même un squelette de petite fille tout entier, qui resta longtemps étendu sur ma commode ; et, à ce propos, je dois me rappeler et constater un effet de l’imagination qui prouve que toute femmelette peut se vaincre.

Une nuit, je rêvais que mon squelette se