Aller au contenu

Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/683

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle soit sérieuse, tolérante, sincère et digne ; car toute calomnie est une persécution, toute injure est un attentat contre lesquels les lois de tout pays doivent une protection impartiale à chacun et à tous.

Le jeune homme pour qui on m’avait supposé de l’inclination était un des ***. Je l’appellerai Claudius, du premier nom qui me tombe sous la main et que ne porte aucune personne à moi connue. Sa famille était une des plus nobles du pays et avait eu de la fortune. L’éducation de dix enfans avait achevé de ruiner les parens de Claudius. Quelques-uns avaient entaché leur blason par de grands désordres et une fin tragique. Trois fils restaient. Des deux aînés, je n’ai rien à dire qui ait rapport à cette phase de mon existence philosophique et religieuse. Le seul qui s’y soit trouvé mêlé indirectement, comme on l’a déjà vu, était le plus jeune.

Il était d’une belle figure et ne manquait ni de savoir, ni d’intelligence, ni d’esprit. Il se destinait aux sciences, où il a eu depuis une certaine notoriété. Pauvre à cette époque, encore plus par le fait de l’avarice sordide de sa mère que par sa situation, il se destinait à être médecin. De grandes privations et beaucoup d’ardeur au travail avaient ébranlé sa santé. On le croyait phthisique. Il en a été appelé : mais il est mort de maladie dans la force de l’âge.

Deschartres, qui avait été lié avec son père,