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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/707

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CHAPITRE DIX-NEUVIÈME.

La maladie de ma grand’mère s’aggrave encore. — Fatigues extrêmes. — Réné, Byron, Hamlet. — État maladif de l’esprit. — Maladie du suicide. — La rivière. — Sermon de Deschartres. — Les classiques. — Correspondances. — Fragmens de lettres d’une jeune fille. — Derniers jours de ma grand’mère. — Sa mort. — La nuit de Noël. — Le cimetière. — La veillée du lendemain.


On a vu comment une circonstance très minime m’avait amenée à soulever des problèmes. Il en est toujours ainsi pour tout le monde, et bien qu’on soit convenu de dire qu’il ne faut pas se placer à un point de vue personnel, il n’en pourra jamais être autrement dans les choses pratiques. Tel qui ferait une mauvaise action, s’il se révoltait contre l’opinion des gens vertueux et éclairés qui le guident et l’entourent, est nécessairement porté, s’il a le sentiment du juste, à regarder l’opinion comme une loi ; mais celui qui n’est aux prises qu’avec des niais injustes doit s’interroger avant de leur céder, et partir de là pour reconnaître qu’il n’y a nulle part, entre Dieu et lui, de contrôle légitimement absolu pour les faits de sa vie intime. La conséquence étendue à tous de cette vérité certaine, c’est que la liberté de conscience est inaliénable. En appréciant le