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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/727

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personnes, qui ont suivi leurs mères, bâillent ou en meurent d’envie. Pour moi, mon sort a été supportable. Je me suis trouvée, par hasard, auprès d’une jeune dame aimable et de mon âge. Nous avons beaucoup bavardé. Tu aurais été étonnée de nous entendre raisonner sur l’histoire de France ! Comme je n’y suis pas des plus ferrées, j’ai jeté la conversation sur ce qui m’en plaît le mieux, sur le temps de la chevalerie. Nous avons cherché alors des hommes dignes du beau titre de chevaliers dans ceux que nous connaissons, et nous n’avons pas pu en trouver plus de deux ou trois. Il fallait leur donner des dames : la chose nous parut trop difficile, quoique, au fond, chacune de nous pensât que c’était elle.

« Tu me demandes si je versifie encore. Vraiment non. J’ai laissé ce goût au couvent, où je ne pouvais avoir à chanter d’autres romances que celles que je composais moi-même. Maintenant ce n’est pas un petit plaisir pour moi de pouvoir chanter toutes celles que je veux…………

*    *    *    *    *

« Comment ! tu tires le pistolet dans une cible, avec ton ami Hippolyte ? Et moi qui me vantais à toi de brûler de la poudre ! Décidément, tu es bien plus gâtée que moi, et je vas m’en plaindre à mon papa, qui me refuse des balles. Il croit que le bruit et le feu me suffiront longtemps ! — Par exemple, je déteste toujours le travail d’aiguille. Je le reconnais pourtant bien nécessaire