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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/726

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souvent regarder. Comme la préfecture était autrefois une abbaye, il y a encore dans une partie du jardin entourée de murs, et qui est comme un grand jardin séparé du reste, de vieilles ruines d’église couvertes de lierre, des ifs taillés en pointe, et de longues allées sombres, bordées de grands tilleuls. Tout rappelle les moines dans cet endroit où rien n’a été changé, et je me les représente lisant leurs offices sous ces ombrages où j’aime à rêvasser ou à répéter les vers du Tasse.

« Ceux du Dante, que tu m’as envoyés, m’ont semblé magnifiques, et je ne peux me lasser de les relire. — Non vraiment, je ne chante plus :

Già reide la primavera, Col suo fiorito aspetto.

Mais j’aime toujours M. l’abbé Métastase.

« Bonsoir, ma petite Aurore. Je vais me coucher, bien qu’il ne soit que neuf heures et demie, car je ne me sens pas disposée du tout à passer, comme toi, les nuits à travailler. Je n’ai pas d’ardeur et n’en prends que pour mon plaisir……………………………………… »


*    *    *    *    *

…………… 17 juin ……………

« J’ai été, il y a quelques jours, à ce qu’on appelle ici un tantarare. C’est une société composée de personnes âgées qui jouent au boston dans un salon fort peu éclairé. Quelques jeunes