Aller au contenu

Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/797

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cosaques et de la trahison des grands généraux de l’empire. Ils ne voyaient pas dans la bourgeoisie dont ils faisaient partie une trahison plus vaste, une invasion plus décisive. Cela ne se voyait pas alors et la chute de l’empereur n’était bien comprise par personne. Les débris de la grande armée ne songeaient pas à l’imputer au libéralisme doctrinaire qui en avait pourtant bien pris sa bonne part. Dans les temps d’oppression, toutes les oppositions arrivent vite à se donner la main. L’idée républicaine se personnifiait alors dans Carnot, et les bonapartistes purs se réconciliaient avec l’idée, à cause de l’homme qui avait été grand avec Napoléon dans le malheur et dans le danger de la patrie.

Je pouvais donc continuer à être républicaine avec J.-J. Rousseau, et bonapartiste avec mes amis du Plessis, ne connaissant pas assez l’histoire de mon temps, et n’étant pas, en ce moment-là, assez portée à la réflexion et à l’étude des causes pour me débrouiller dans la divergence des faits ; mes amis, comme la plupart des Français à cette époque, n’y voyaient pas moins trouble que moi.

Il y avait pourtant des opinions auprès de nous qui eussent dû me donner à penser. Le frère aîné de James et quelques-uns de ses plus vieux amis, s’étaient ralliés avec ardeur à la monarchie et détestaient le souvenir des guerres ruineuses de l’empire. Était-ce affaire d’intérêt,