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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/807

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conscience en repos, et faites comme vous voudrez. Repoussez la plaisanterie si elle vous choque ; n’y faites pas attention, si elle vous est indifférente.

— Elle m’est indifférente, répondis-je, et je craindrais d’être ridicule et de lui donner de la consistance, si je m’en occupais. »

Les choses en restèrent là. Casimir partit et revint. À son retour, il fut plus sérieux avec moi et me demanda à moi-même ma main avec beaucoup de franchise et de netteté. « Cela n’est peut-être pas conforme aux usages, me dit-il ; mais je ne veux obtenir le premier consentement que de vous seule, en toute liberté d’esprit. Si je ne vous suis pas trop antipathique et que vous ne puissiez pourtant pas vous prononcer si vite, faites un peu plus d’attention à moi, et vous me direz dans quelques jours, dans quelque temps, quand vous voudrez, si vous m’autorisez à faire agir mon père auprès de votre mère. »

Cela me mettait fort à l’aise. M. et Mme Du Plessis m’avaient dit tant de bien de Casimir et de sa famille, que je n’avais pas de motifs pour ne pas lui accorder une attention plus sérieuse que je n’avais encore fait. Je trouvais de la sincérité dans ses paroles et dans toute sa manière d’être. Il ne me parlait point d’amour et s’avouait peu disposé à la passion subite, à l’enthousiasme, et, dans tous les cas, inhabile à l’exprimer d’une manière séduisante. Il parlait d’une amitié à toute épreuve, et comparait le tranquille bonheur