Page:Sand - Journal intime.pdf/133

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la ! ion accordée t\ celui que le remords ou la terreur dévore.

C’est une auguste et solennelle cérémonie que cette secrète réconciliation du coupable avec le Trés-Snint. Heureux ceux qui croient au pouvoir du prêtre et qui apres avoir pu mettre sur leurs lèvres ramert urne gisante au fond de leurs cœurs» se retirent bénis et consolés* emportant désormais leur blessure cicatrisée par la main du Seigneur !

Mois nous, hommes sans enthousiasme et sans poésie, nous qui pâlissons lentement à l’ombre de nos douleurs intimes et de nos tardifs repentirs, que ferons-nous île ce charbon ardent qui dévore nos consciences ? Où appuierons-nous nos fronts brûlants que le pavé des églises et l’eau lustrale du sanctuaire ne peuvent plus rafraîchir ? Où porterons-nous l’ennui profond que le décourage¬ ment et le mépris de toutes choses nous imposent ? Quelle pénitence nous absoudra ? Quelles larmes pieuses laveront nos plaies ?

Ne dites pas que vous déposerez votre fardeau, d’un air dégagé, devant le danger. Ne vous vantez pas de traverser le monde avec un front serein et un esprit déaoccupé de votre mal. Ne croyez pas qu’aux dévots seuls appartiennent la contri¬ tion cuisante et les superstitieuses terreurs.

Malheureux que nous sommes ! n’espérons pas nous soustraire aux tortures que la crainte de Dieu, ou la peur des hommes nous imposeront toujours